Vas-y lance-toi ! Cette phrase fait des va-et-vient dans ma tête depuis deux ans. Il y a toujours la peur bien sûr, et puis il y a une certaine excitation qui prend le dessus. De nombreux événements auxquels j’ai pris part ces dernières années et des tas de rencontres inspirantes m’ont convaincue que je pouvais aussi à mon échelle lancer mon activité indépendante.
En tant qu’attachée de presse du Ministre bruxellois de l’Economie de 2009 et 2014, j’ai eu l’opportunité de communiquer au sujet de différents projets pour développer l’esprit d’entreprendre à Bruxelles, notamment chez les femmes jusqu’à lors trop peu représentées parmi les entrepreneurs. L’ABE (Agence bruxelloise de l’Entreprise, devenue Impulse et aujourd’hui HUB) avait alors lancé le numéro gratuit 1819 pour poser toutes les questions que peut avoir un entrepreneur en herbe ou plus confirmé. Je me rappelle aussi du très beau projet Job Yourself qui permet à des personnes au chômage de développer leur entreprise tout en étant accompagnées et en gardant un certain temps leurs allocations de chômage. Sans citer la longue liste d’exemples, les aides à la création d’entreprises sont bien réelles à Bruxelles et portent leurs fruits.
Entre 2014 et 2019, j’ai eu la très grande chance de travailler pour la ministre bruxelloise de l’Environnement Céline Fremault. Et c’est sous son impulsion et celles du Ministre bruxellois de l’Emploi et de la Ministre bruxelloise de la Recherche scientifique que le Programme Régional en Economie Circulaire a éténlancé en 2016. Le PREC encourage la transformation d’une économie linéaire (extraire – produire- consommer-jeter) en une économie circulaire (récupérer-produire – consommer- réemployer) au sein de la Région de Bruxelles-Capitale. Trois ans après son lancement, de nombreuses entreprises ont changé leur modèle de production. Quel bonheur en tant que communicatrice de communiquer sur des projets qui transforment les objectifs environnementaux en opportunités économique. Que ce soit la réutilisation de déchets de chantier, la location de robes de soirée, la réduction du gaspillage alimentaire ou encore la lutte contre l’obsolescence programmé, tous ces projets ont confirmé mon désir de travailler pour les acteurs du changement.
Un autre déclencheur de mon envie de sauter le pas a été l’excellent travail de mon amie Loubna Azghoud qui est coordinatrice de Woman in Business qui a pour mission de booster l’entreprenariat féminin à Bruxelles. Elle a fait preuve d’une énergie incroyable pour encourager les femmes à se lancer. Responsable également de « Women in tech », elle déborde d’inventivité pour créer des ponts entre le monde associatif, institutionnel et le monde de l’entreprise pour que les femmes « prennent leur place dans la tech » avec notamment le « Women Code festival », le festival tech pour s’initier au code et à l’innovation qui a remporté un grand succès lors de sa première édition.
Un des résultats de ce melting pot de talents au service de l’entreprenariat féminin : le dossier « Be the boss » dans le ELLE d’avril 2019. Tel un gri gri posé sur ma table de chevet j’y ai trouvé le guide pratique pour lancer sa start-up. « Soit tu réussis, soit tu rates et tu apprends. Win win baby » Et c’est au fil de ces pages que j’ai trouvé le nom de « Ticket for change » et ses podcasts « Vécus » qui vont à l’essentiel. J’avoue que je prends plus de plaisir à faire du repassage quand j’écoute des témoignages d’entrepreneurs qui donnent leurs meilleurs conseils suite à leurs succès et leurs galères. Comment réussir au mieux sa transition vers l’économie à impact ? Comment garder confiance quand on embarque sa famille dans un projet fou ? Comment vivre de son activité d’indépendant tout en y mettant un sens ? Le format de 15 minutes et son montage direct avec des conseils très concrets m’ont vraiment plu et m’ont comme qui dirait « donné des ailes ».
C’est inspirée et gonflée à bloc que j’ai contacté Mateusz Kukulka, un copain d’université, slasheurs dans l’âme: blogueur, journaliste, expert social médias, formateurs et spécialiste de la nuit bruxelloise. J’avais besoin de confronter mon projet et j’étais prête à être secouée. Il m’a donné rendez-vous au Betacowork à l’Arsenal, et c’est un peu comme une élève que je me suis assise en face de ce camarade de longue date devenu expert du monde des médias et fin observateur de l’actualité politique. Il m’a accueillie avec beaucoup de bienveillance tout en raisonnant « out of the box », m’a donné une foule de conseils, m’a mis face à mes faiblesses et m’a donné le coup de pied aux fesses qu’il me fallait à ce moment-là pour oser me lancer.
Quelques jours après avoir baisser le rideau de ma carrière d’attachée de presse politique, j’ai posé mon ordinateur au coworking Betacowork dans la salle « dans laquelle on a le droit de parler » à quelques mètres de Mateusz, mais aussi pas loin de Théo et Ingrid. Chacun dans son monde, très concentré, mais aussi curieux des autres et toujours cette bienveillance. J’avais trouvé une nouvelle maison où écrire les premières pages de ma nouvelle vie. Et c’est avec des racines solides que j’ose aujourd’hui prendre mon envol et que je lance METIS Communication, l’agence de communication à taille humaine au service des acteurs du changement.